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On en parle mais...
Patric NOTTRET
POISON VERT
CHRONIQUE D'ERIC YUNG
"Ce
soir, j'ai choisi de vous présenter Poison
Vert, un roman de Patrick Nottret. Il s'agit, semble-t-il, d'un
premier roman et il est paru chez Robert Laffont dans la collection "Best
Sellers". Poison Vert pourrait nous apparaître
comme un livre d'anticipation tant, l'univers que nous peint l'auteur,
semble bien loin de l'actualité. Mais hélas, ce n'est qu'une
apparence. Personne dans la presse nous parle en effet de ces clandestins,
trafiquants des richesses naturelles de notre bonne vieille terre. Pourtant,
ils existent et leur commerce, très lucratifs d'ailleurs, pillent
les savoirs de certaines tribus réfugiées dans les forêts
et dévastent, sur commande, toutes espèces végétales
rares mais utiles pour la médecine des hommes. Ces trafiquants
agissent avec la complicité de certains groupes industriels et
laboratoires qui ont réussi à reproduire en drogue de synthèse
tel ou tel élément de la nature afin de le commercialiser
sous forme de médicaments. Dès le produit de synthèse
découvert et son brevet déposé les dites industries
n'hésitent pas à commander la destruction de ces plantes
afin que personne ne puissent plus les utiliser et obliger ainsi les pays
riches à acheter les médicaments qu'ils fabriquent.
C'est semble t-il, sur ce constat de faits que Patrick Nottret s'est
basé pour écrire Poison Vert,
véritable thriller dont les personnages se meuvent dans les milieux
interlopes de l'industrie pharmaceutique et génétique. L'histoire
de Poison vert débute avec la découverte
d'un cadavre. Mystère! En effet, les enquêteurs découvrent
dans la doublure du veston du mort quelques feuilles d'une plante totalement
inconnue. Dès lors, un flic de la FREDE, c'est à dire de
la brigade réprimant les "Fraudes et Délits sur l'Environnement"
(l'invention de la FREDE est la seule anticipation de ce roman) se met
au boulot. Il part en Guyane et met au jour une organisation criminelle
composée de trafiquants de drogue travaillant pour un grand laboratoire
de biotechnologie. Profits colossaux, intérêts internationaux,
politiques et ripoux, décès mystèrieux et loi du
silence, font de ce roman un excellent livre, et cela peut paraître
paradoxal, un excellent reportage sur des pratiques barbares mais réels
de ces industries qui détruisent de grands espaces de notre planète
aux seules fins de se faire de l'argent, encore de l'argent et toujours
plus d'argent.
Si ce premier roman contient, dans sa construction, quelques maladresses
et de petites fautes de jeunesse, il reste que sa lecture devrait être
obligatoire pour connaître et comprendre les activités criminelles
de gens dont la vie est uniquement consacrée et ce, au mépris
de l'humanité, à une seule chose: le profit."
France Inter, Philanthropolar, 18 mai 2002
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