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Apocalypse bio
Poison vert, roman de Patric Nottret
Patrick Nottret a taillé un héros à son image :
colossal et passionné par la nature.
Par Bernard Le Saux
Il
manquait au tableau l'écoflic. Un justicier postmoderne, défenseur
de la planète, de sa faune et de sa flore. Agronome de formation,
Patric Nottret a imaginé cette brigade très spéciale
de "détectives verts", discrète unité chargée
de la répression des fraudes et délits sur l'environnement.
Tout débute ici par la découverte d'un cadavre en forêt
de Chevreuse, qui dissimulait dans sa veste quelques feuilles d'une plante
inconnue sous nos latitudes. L'enquête s'emballe très vite.
Elle va nous entraîner au coeur de la forêt amazonienne, où
les barons de la drogue reconvertis dans le trafic des biotechnologies
n'hésitent pas à rejouer Apocalypse Now en décimant
au napalm un village indien... Meurtres en série, rebondissements
à la pelle, on aura compris que si l'auteur innove en inventant
le "thriller écolo", il n'en observe pas moins scrupuleusement
les règles du genre. Du coup son Poison vert
a un effet foudroyant. On ne le lâche plus. D'autant moins qu'un
héros de poids, Pierre Sénéchal, mène la danse,
colosse dépassant les deux mètres, aussi redoutable dans
l'action que féru de botanique. A qui on ne reprochera que de pratiquer
à jet continu un humour à son image : un peu pesant.
Robert Laffont, 367 p., 21,20 €
Le Figaro Magazine, samedi 6 juillet 2002
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