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Mieux que des coups de soleil, cet été, prenez des coups
d'adrénaline en lisant Poison vert
de Patric Nottret et "Le sang des roses" de Patrick Cauvin,
deux romans très brûlants qui vous tiendront hors d'haleine
sans jamais vous essouffler.
Pages Noires pour golfes clairs
Un suspense biotechnologique...
Goûtez le polar de Patric Nottret et vous ne pourrez plus vous
en passer.
Par Marc Sich
Ce
Poison vert a la vicieuse subtilité
d'une drogue. Difficile pourtant de concocter une formule inédite
à l'intention du public désigné de cet excellent
polar français : les accros au suspense, accoutumés à
des doses massives d'intrigues ahurissantes et de meurtres rocambolesques.
Le talent de Patric Nottret est sans doute d'avoir nourri les 360 pages
de son gros roman vert au terreau de ses connaissances d'agronome. Et
de lui avoir administré pendant sa croissance ce qu'il faut d'engrais
à base d'imagination, d'humour et de rebondissements. Son détective
de choc, flic d'une brigade spécialisée dans les fraudes
et délits sur l'environnement, a sur les bras une série
d'assassinats plus mystérieux et compliqués les uns que
les autres. Le premier cadavre étant découvert chevrotiné
- il faut voir comment - dans la forêt de Chevreuse. Et dans la
doublure de veste, on trouve des feuilles qui n'appartiennent à
aucune des plantes répertoriées sur la planète. Patric
Nottret démarre en trombe et reste pied au plancher jusqu'à
la dernière page, sans négliger ses personnages - accorte
biopirate, mercenaire scientifique truffé au plomb, tueur à
gages malchanceux - ni les dialogues truculents. Il s'offre le luxe de
nous introduire en douce et en douceur dans l'univers obscur de la biotechnologie.
On apprend beaucoup de choses, souvent inquiétantes. Du coup, Nottret
est l'auteur d'un pavé de plage moins superficiel qu'il n'y paraît.
Un livre sur la tentation, sur l'excès. S'il cite Shakespeare en
exergue, on peut aussi, pour une réédition, lui conseiller
Nietzsche : "Nous sommes d'un temps dont la civilisation est en danger
d'être ruinée par ses moyens de civilisation". C'est
extrait d'"Humain, trop humain". Ça tombe bien.
Poison vert de Patric Nottret,
éd. Robert Laffont,
360 pages, 21,20 €
Paris Match, semaine du 27 juin 2002
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